Résister par ou contre la classe ? Identifications de classe et réponses à la racisation chez les Black middle classes d’ascendance subsaharienne à Paris et à Londres

Enquêtes
Par Elodie Druez
Français

Cet article analyse en quoi les identifications de classe et de race influent sur les modalités de réponses à la racisation – et notamment à l’infériorisation – de Français·es ou Britanniques d’ascendance subsaharienne et de classes moyennes ou supérieures. Il se penche premièrement sur la minorité d’enquêté·es qui cumule des positions dominantes et témoigne ainsi d’une identification plus forte aux milieux aisés. Davantage issus de familles privilégiées, dotés de diplômes prestigieux et/ou occupant de hauts postes du secteur privé, ces profils sont également plus souvent des hommes, socialisés dans des environnements blancs favorisés, et qui minimisent leurs expériences de racisation. Ils se protègent ainsi de l’infériorisation en affichant leur statut social favorisé et leur habitus de classe. L’article étudie ensuite les trajectoires de personnes qui expriment un faible sentiment d’appartenance à l’égard des classes privilégiées. Celles-ci se caractérisent par des inconsistances de statut et différentes formes de socialisations minoritaires : elles viennent davantage de milieux populaires, de familles marquées par une mobilité descendante et/ou ont été socialisées dans des quartiers racialement mixtes. Plus souvent des femmes, elles conscientisent également plus fortement les enjeux de race. Leurs réponses à l’infériorisation passent par l’humour, la confrontation mais aussi par un regard critique à l’encontre des classes aisées blanches et, à l’inverse, une valorisation des milieux populaires racisés.

  • racisation
  • stigmate
  • classes moyennes et supérieures
  • stratégie de résistance
  • Subsaharien·nes
Voir l'article sur Cairn.info