La loi d’airain de l’entreprise coopérative. Comprendre la personnalisation du pouvoir dans les sociétés coopératives et participatives (Scop)

Enquêtes
Par Maxime Quijoux, Cécile Rodrigues
Français

Fondées sur le principe « une personne = une voix », les sociétés coopératives et participatives (Scop) apparaissent comme l’un des modèles de démocratie au travail. Détenteurs et détentrices majoritaires du capital de l’entreprise, les salarié·es possèdent un droit unique d’élire qui les dirigent. Dans un contexte d’intérêt renouvelé sur la participation des salarié·es, cet article se propose d’examiner ce dispositif démocratique à partir d’une analyse mixte – statistique et ethnographique – des mandats de direction dans les Scop. S’inspirant de travaux récents de sociologie politique sur la démocratie participative, il montre que la participation dans les entreprises relève moins d’inclinations « naturelles » des salarié·es – comme le défend la plupart des théories sur la question – que d’une forte personnalisation du pouvoir, y compris parmi des groupes à gestion collective. L’article revient sur les conditions de cette personnalisation qui tient moins de formes d’accaparement individuel du pouvoir que de la quête d’une stabilisation de l’entreprise. Face à des enjeux cruciaux comme l’emploi et le salaire, l’alternance à la direction apparaît en effet comme un choix hautement risqué qu’on préfère finalement éviter.

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