Financements publics et limitation de l’autonomie des associations dans les quartiers populaires

Enquêtes
Une démarche exploratoire par ethnographie budgétaire auprès de deux associations à Lille
Par Thomas Chevallier
Français

Cet article explore les logiques à travers lesquelles les modalités de financement public limitent l’autonomie des associations intervenant dans l’action publique ciblant les quartiers populaires. À partir d’une enquête ethnographique réalisée auprès de deux associations d’un même quartier de Lille, il propose de mettre en lien l’étude quantitative des budgets associatifs avec une analyse des pratiques observées à la fois en interne des organisations associatives et dans l’interaction avec leurs financeurs. À travers une telle démarche exploratoire, il montre d’abord comment l’autonomie budgétaire des associations peut être évaluée par des indicateurs de dépenses (relatives au travail, aux locaux, aux prestations extérieures) et de recettes (dépendance générale au public, dépendance relative aux différents financeurs). Ensuite, il s’intéresse aux modalités de financement à travers lesquelles les institutions publiques concourent à précariser les budgets associatifs ainsi qu’à la disposition différenciée des institutions à offrir des conditions stables de financement, variant selon les logiques propres à chaque financeur. Enfin, il montre comment ces conditions précaires de financement s’articulent à certains dispositifs formalisés mais aussi à des modes d’interaction plus informels pour influer sur l’action des associations. Aux différentes étapes, l’article montre un différentiel d’autonomie substantiel entre les deux acteurs étudiés, qui s’explique notamment par les ressources inégales dont ils disposent face à leurs financeurs.

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