De la résistance culturelle à l’action par et sur la culture en Martinique. Éléments pour une analyse des mouvements culturels

Enquêtes
Par Lionel Arnaud
Français

À partir de l’étude de deux associations de défense des danses et des musiques « négro-martiniquaises », Tanbô Bô Kannal (TBK) et Mi Mès Manmay Matinik (AM4), cet article analyse la façon dont les pratiques culturelles sont mobilisées à des fins contestataires. Fondé sur une enquête ethnographique réalisée en Martinique de 2011 à 2018 et sur une grille de lecture qui combine les analyses « néo-gramscienne » de l’hégémonie à une approche plus classique des mouvements sociaux, l’objectif est de souligner la singularité des mouvements culturels en accordant un intérêt particulier aux capacités esthétiques des « subalternes » et aux formes pratiques de leurs productions culturelles. Deux stratégies sont distinguées : l’affirmation dans l’espace public d’un mode de vie irréductible, via la mise en place de répertoires de contestation et de dispositifs de sensibilisation culturelle concurrents de la société dominante ; et la constitution d’espaces de « reculturation » pour réinventer ses propres valeurs, ses propres modalités d’action collective et ses propres esthétiques.

  • action culturelle
  • association
  • Martinique
  • mouvements sociaux
  • postcolonialisme
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