À bas le couple ? Les parcours affectifs des féministes des années 1970

Enquêtes
Par Camille Masclet
Français

Les mouvements féministes de la deuxième vague qui se sont développés dans les années 1970 en France ont cherché à transformer les rapports de genre dans différents domaines, en particulier la sphère privée. Déplaçant la focale du niveau meso des revendications et mobilisations féministes au niveau micro, cet article interroge la politisation du privé et ses traductions à l’échelle des trajectoires individuelles. À partir de matériaux qualitatifs et quantitatifs, il montre comment les réflexions féministes en matière de sexualité et de conjugalité produites collectivement au sein du mouvement ont eu des effets sur les parcours affectifs des militantes à moyen et long termes. L’engagement féministe a soutenu des pratiques individuelles visant à remettre en question le modèle conjugal dominant et à expérimenter des formes relationnelles alternatives au couple hétérosexuel exclusif. Face aux limites des indicateurs habituels pour cerner ces pratiques et leur durée, une approche large et diachronique des parcours affectifs a été développée : la carrière relationnelle. La typologie qui en résulte, obtenue via des méthodes d’analyses séquentielles et d’appariement optimal, fait apparaître des vies privées diversement marquées par l’engagement féministe. Cet article contribue aux réflexions récentes en sociologie de la famille sur les manières de saisir le couple au-delà de ses frontières habituelles.

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