Capital écologique et production matérielle. L’écologie populaire d’une petite entreprise industrielle

Par Hadrien Coutant, Guillaume Koenig
Français

Cet article vise à comprendre comment peuvent s’articuler dans la stratégie et le fonctionnement d’une petite entreprise industrielle des marchés et des logiques symboliques et économiques radicalement disjointes : un espace économique et social localisé et préoccupé de pérennité économique et un espace national militant préoccupé de positionnement symbolique d’engagement écologiste. En nous fondant sur une enquête de terrain dans une petite entreprise industrielle qui fabrique des outils agroécologiques, nous défendons la thèse d’un renforcement économique qui se fait en réponse et au prix d’une marginalisation progressive dans le champ écologiste, du fait d’un déficit de capital culturel spécifique que nous appelons « capital écologique ». L’article montre d’abord la manière dont la trajectoire de l’entreprise et de son fondateur a été marquée par une cooptation sociale et économique dans le champ agroécologique, avant de se heurter aux limites de leur accumulation de capital écologique et au poids des enjeux marchands pour un entrepreneuriat populaire. Il montre ensuite de quelle manière la matérialité productive et économique est illégitime dans un champ qui pourtant valorise discursivement le rapport direct à la matière. Cela entraîne le maintien dans une position socialement dominée d’une organisation et d’un individu pour lesquels il est essentiel.

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