Éviter le discrédit de l’obésité. Mises à distance du stigmate chez des femmes de classes moyennes et supérieures en contexte d’activité physique adaptée

Par Théo Rougnant
Français

L’obésité est souvent vue comme un stigmate ayant des implications sociales similaires pour tous les individus concernés. À partir d’observations et d’entretiens, l’étude menée auprès de personnes obèses engagées dans une association d’activité physique adaptée (APA) permet pourtant de mettre en lumière les inégalités face à un même stigmate corporel. En se fondant sur les usages sociaux de la parole et du corps, l’article montre ainsi comment les femmes de classes moyennes et supérieures sont à même de minimiser l’importance du stigmate dont elles font l’objet au sein de l’interaction. Il apparaît alors que le capital culturel, l’histoire pondérale et les socialisations sportives antérieures s’avèrent décisifs pour mettre en œuvre des techniques discursives et corporelles d’éloignement du stigmate dans un contexte d’activité physique adaptée. Ces techniques prennent également racine dans une dimension genrée du stigmate. Il reste que les stratégies de mise à distance observées demeurent individuelles et sont peu politisées en dépit du contexte associatif dans lequel elles se déploient.

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  • stigmate
  • classes moyennes et supérieures
  • genre
  • activité physique adaptée
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