(Devoir) sélectionner les squatteur·euses pour réduire les inégalités de santé. Le paradoxe d’un dispositif participatif en santé au sein de squats de migrant·es

Enquêtes
Par Sarah Nicaise, Philippe Terral
Français

Si comme dans d’autres secteurs, la participation, en santé, des usager·es a progressivement imprégné les politiques publiques et le monde associatif, cette démarche participative est relativement peu analysée sous l’angle des inégalités sociales, et de santé, qu’elle tend à reproduire. En présentant la mobilisation de squatteur·euses – appelé·es « personnes ressource » – au sein de la « mission squats » menée par Médecins du Monde (MdM) à Toulouse, cet article met en évidence le caractère socialement sélectif du recrutement de ces méditeur·rices en santé et analyse les effets inégalitaires d’un dispositif qui vise l’accès aux soins des migrant·es, précaires, vivant en squats, et leur autonomie en matière de santé. En retraçant les trajectoires socio-biographiques de trois « personnes ressource », nous nous intéresserons aux conditions de leur participation auprès de MdM et aux différents modes d’engagement dans ce rôle. Nous interrogerons ensuite le paradoxe que produit cette procédure participative au regard de l’objectif d’autonomie que cette mission vise : entre renforcement et possibilités de reclassement, pour les un·es, et injonctions et normalisation sanitaires, pour les autres.

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