La Semaine du cerveau à Paris (2014-2017) : étude sur les contraintes de la vulgarisation des neurosciences

Enquêtes
Par Sébastien Lemerle
Français

Les études sur la diffusion sociale des connaissances scientifiques distinguent depuis plusieurs décennies un modèle classique de la vulgarisation scientifique, désigné comme « modèle du déficit », et des formes davantage caractérisées par l’engagement des publics avec la science. Cet article interroge les formes actuelles de ce « modèle du déficit » encore très répandu, à partir d’une enquête réalisée entre 2014 et 2017 sur une manifestation autour des neurosciences, la Semaine du cerveau. Les multiples contraintes d’organisation et de programmation pesant sur ce projet issu de la communauté scientifique montrent que la réflexion sur les formes classiques de la vulgarisation doit prendre en compte à la fois une approche externaliste (quels acteurs, quelles institutions, quelles politiques, etc.), une approche communicationnelle (quels problèmes posés par la reformulation d’un texte ésotérique dans une langue plus accessible, etc.) et une étude de la façon dont les représentations des intervenants de la Semaine du cerveau influencent leurs pratiques. Le modèle du déficit doit donc être reprécisé et nuancé : il ne peut être abordé indépendamment du réseau de relations dans lequel se pratique la vulgarisation, activité semi-autonome devant prendre en compte une multitude de réalités sociales (champ scientifique, autres espaces de production symbolique, logiques des pratiques culturelles contemporaines, nécessité de recourir à des dispositifs discursifs spécifiques, dépendant eux aussi de paramètres culturels et sociaux).

  • vulgarisation scientifique
  • modèle du déficit
  • culture scientifique
  • neurosciences
  • métaphores scientifiques
  • sociologie des idées
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