Le capital culturel structure-t‑il (toujours) les goûts ? L’exemple des préférences cinématographiques des 18-20 ans

Enquêtes
Par Julien Boyadjian
Français

La théorie de l’homologie structurale entre l’espace social et l’espace des styles de vie est régulièrement remise en question par des travaux soulignant l’atténuation des facteurs dispositionnels – capital culturel, capital économique, origine sociale, etc. – dans la structuration des goûts, au profit de la variable générationnelle notamment. Les jeunes générations en particulier sont suspectées d’être beaucoup moins sensibles et attentives aux normes de la légitimité culturelle. Cet article propose de discuter cette remise en cause de l’homologie structurale en s’appuyant sur les résultats d’une enquête réalisée auprès d’une population de 1351 jeunes – pour la très grande majorité étudiants – âgés de 18 à 20 ans, recrutés dans différentes régions de l’enseignement supérieur (BTS, IUT, AES, IEP, etc.). En interrogeant cette population sur ses préférences cinématographiques à travers une question ouverte, l’enquête permet de questionner de manière originale le niveau de légitimité culturelle des œuvres visionnées, à partir de leur labellisation « Art et essai », et de démontrer que le capital culturel hérité continue de structurer fortement les goûts culturels de cette population juvénile.

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  • sociologie des pratiques culturelles
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