Survivre à son premier film. Les carrières des cinéastes face à la segmentation de l’espace cinématographique français dans les années 2000

Enquêtes
Par Karim Hammou, Audrey Mariette, Nicolas Robette, Laure de Verdalle
Français

Si les difficultés d’entrée dans les carrières artistiques sont bien documentées, c’est moins le cas des dynamiques qui président au maintien dans ces carrières. Quelles sont les conditions de la survie professionnelle des cinéastes en France dans le contexte des années 2000 ? En quoi leur point d’entrée dans l’espace des films influence-t-il leurs chances de survie ? À partir d’une base de données renseignant les conditions de production et de réception de l’ensemble des films produits en France de 2000 à 2010, cet article analyse la manière dont les logiques économiques et symboliques interviennent dans l’amorce des carrières de réalisateurs et réalisatrices, du premier au deuxième film. Il vise ainsi à appréhender la question des carrières de manière dynamique, en prenant en compte le rôle joué par le point d’entrée dans l’espace professionnel, et en proposant des outils méthodologiques pour le faire. Nous commençons par montrer que l’espace des films français est un espace segmenté, pour les premiers films comme pour l’ensemble des films. Cet univers hétérogène peut être défini à partir de quatre sous-espaces (« films de la marge », « petits moyens », « films du milieu » et « blockbusters ») au sein desquels les facteurs économiques sont toujours centraux, mais vont de pair avec des définitions variables du succès. Nous étudions alors les carrières des cinéastes en interrogeant les possibilités de circulation entre ces sous-espaces qui s’avèrent relativement cloisonnés : nous vérifions en effet que les carrières s’y déploient selon des modalités différenciées.

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