Le présent article revisite la proposition de Turner (1960) selon laquelle l’enseignement en Angleterre reflète une norme régulatrice idéal-typique de mobilité de parrainage en analysant l’admission dans l’enseignement supérieur dans des universités d’élite, en particulier à l’université d’Oxford. L’article conclut que l’admission au premier cycle à Oxford ressemble fortement au système de mobilité de compétition. Cependant, tout comme on trouve des éléments de parrainage en matière d’ethnicité dans l’enseignement supérieur aux Étas-Unis (Grodsky, 2007), il existe aussi des éléments de parrainage dans l’admission à Oxford. Cette notion, nommée « parrainage par ajustement » dans l’article, argumente que les ajustements se font par type d’école secondaire. Tandis que le parrainage compensatoire s’adresse à une injustice antérieure – dans le contexte des États-Unis, celle du racisme – le parrainage par ajustement est une manière d’adapter les admissions au bénéfice d’étudiants de profil varié et ayant le potentiel de réussir brillamment à l’université. Dans le cas de l’Angleterre, le parrainage par ajustement se fait par type d’école où preuve est faite que le même diplôme du secondaire obtenu par des élèves issus des écoles privées, par contraste avec celui obtenu des élèves venant du public, masque un potentiel différent d’obtenir des diplômes de premier ordre dans les universités sélectives. Dans les deux cas, le parrainage – compensatoire aux États-Unis et par ajustement en Angleterre – renforce la légitimité normative de la compétition et les inégalités qui en résultent.