Politique « d'ouverture sociale », ségrégation et inégalités urbaines : le cas de Sciences Po en Île‑de‑France

Enquêtes
Par Marco Oberti
Français

Le dispositif « d’ouverture sociale » de Sciences Po – Convention Éducation Prioritaire – repose sur un ciblage territorial des lycées, et donc des élèves potentiellement bénéficiaires de cette voie spécifique d’admission. Plus que sa capacité à « diversifier » le recrutement sur l’ensemble du spectre social, mais aussi en termes de lycée d’origine ou de lieu de résidence, c’est son impact sur la part d’élèves d’origine populaire qui été mesuré et commenté. Or, en région parisienne, si le CEP a contribué à élargir le vivier d’établissements d’origine, le recrutement, surtout hors CEP, reste concentré dans un nombre limité de lycées eux?mêmes situés dans un nombre restreint d’arrondissements et de communes favorisées de la banlieue. On constate également, étant donné la forte concentration des lycées conventionnés en Seine?Saint?Denis, l’inégal recrutement des élèves d’origine populaire selon les départements. Enfin, les petites classes moyennes ne semblent pas avoir tiré avantage de ce dispositif, surtout dans les espaces urbains et scolaires les plus sélectifs. Tous ces éléments indiquent une sélectivité sociale différenciée de l’admission à Sciences Po selon les territoires à milieu social équivalent.

Mots-clés

  • discrimination positive
  • inégalités
  • ségrégation
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